Analyse des marchés 2ème trimestre

L'analyse des marchés financiers

Olivier Gayno - Directeur des Investissements, HSBC Asset Management (France) -  18/06/2024


Quel bilan faites-vous des 3 derniers mois sur les marchés internationaux ?

Olivier Gayno : Après une pause en avril les marchés actions ont repris leur chemin à la hausse et atteint de nouveaux sommets en juin. Cette reprise s’explique notamment par une deuxième partie de saison de résultats des entreprises solide et des statistiques économiques américaines pointant vers un ralentissement de l’inflation et de l’activité, plus propice à une future baisse des taux directeurs de la Réserve fédérale américaine (Fed).

 

Sur le plan économique, les données d'activité ont surpris à la baisse aux États-Unis, indiquant un essoufflement de la dynamique positive des derniers mois. De la même manière, l’inflation semble se calmer outre-Atlantique car l'indice des prix à la consommation a ralenti son rythme de progression pour la première fois depuis le début de l’année.

En zone euro, le produit intérieur brut (PIB) du premier trimestre 2024 croît de +0,3% et la Commission Européenne a maintenu ses prévisions de croissance pour 2024 (+0,8%) et 2025 (+1,5%).

En Chine, la reprise reste modérée et inégale selon les secteurs avec une bonne dynamique de l’activité manufacturière, principalement tirée par les exportations, mais une consommation intérieure toujours assez fragile. L’indice PMI composite (indice de confiance des directeurs des achats) de la Chine a chuté et s’est établi à 51,0 en mai. Cette baisse de 1,7 points depuis fin mars résulte notamment du recul de l'indice des services. Le gouvernement central a annoncé une série de mesures visant à soutenir le marché immobilier en difficulté par le biais du rachat de logements non vendus ou non livrés ainsi que par le renforcement des incitations pour les acheteurs de biens immobiliers. Ces mesures, associées à celles annoncées plus tôt dans l’année, ont permis au marché des actions chinoises de retrouver des couleurs, après plusieurs années particulièrement difficiles.

 

Du côté des banques centrales, la Banque Centrale Européenne (BCE) a acté une première baisse des taux lors de la réunion du 6 juin, mais les gouverneurs ne sont pas unanimes quant à la possibilité d’une deuxième baisse lors de la réunion du mois de juillet.

Aux Etats-Unis, la Fed a maintenu ses taux inchangés, arguant un manque de progrès significatif et net à ce jour dans la lutte contre l'inflation. Il s’agit là d’un point crucial pour l’ensemble du monde développé : si l’inflation aux Etats-Unis confirme sa décrue toute récente, cela devrait amener la Fed à baisser ses taux au deuxième semestre et pourrait contribuer à la propagation tant attendue de la baisse supplémentaire des taux des banques centrales en Europe.

Dans le cas contraire, il serait compliqué d’envisager sans impact sur les taux de change un découplage important entre une Fed qui garderait des taux d’intérêt élevés et des banques centrales en Europe qui baisseraient significativement leur taux d’intérêt.

 

Enfin, les publications de résultats des entreprises pour le premier trimestre 2024 ressortent supérieurs aux attentes de 8% aux Etats-Unis et de 9% en Europe. La croissance des bénéfices des sociétés américaines atteint +8% sur le trimestre tandis que les résultats des sociétés européennes décroissent de 6%. D’ici à la fin de l’année, les prévisions de bénéfices ont été révisées en hausse à 11% aux Etats-Unis et 4% en zone euro.

 

Les marchés d’actions sont donc dans une tendance haussière depuis plusieurs mois maintenant, portés par la résilience de l’activité économique, la poursuite de la normalisation des prix à la consommation et une stabilisation des perspectives bénéficiaires des entreprises pour 2024.

Malgré une dynamique moins favorable qu'aux Etats-Unis, la conjoncture semble s’améliorer en Europe et dans une moindre mesure en Chine. L’amorce d’une politique monétaire plus accommodante de la part de la BCE (Banque Centrale Européenne) en juin, et la perspective d’une action similaire de la Fed plus tard dans l’année, sont des facteurs de soutien. Néanmoins, des facteurs d’incertitudes peuvent enrayer cette belle dynamique, au premier plan desquels l’inflation américaine, les tensions géopolitiques ainsi que les élections se déroulant en 2024 dans de nombreux pays.

 

En ce qui concerne l’inflation, plusieurs membres de la Fed ont d’ailleurs dit s’inquiéter de la résilience des prix notamment dans les services. L’objectif de 2% ne pourra donc être atteint qu’à moyen terme et de façon progressive, ce qui appelle à ne pas assouplir trop rapidement les politiques monétaires, et peut influer négativement sur les valorisations des marchés actions.

 

En synthèse, la tendance économique et des résultats de bonne facture nous confortent dans un positionnement plus positif à moyen terme, même si, à très court terme, nous restons prudents sur les marchés d’actions des pays développés au vu des niveaux de progression récents.

Nous avons une légère préférence à court terme pour les actions américaines par rapport aux actions japonaises, et au sein des marchés émergents nous conservons une préférence pour les actions asiatiques. Nous trouvons également de plus en plus d’intérêt aux actions européennes au sein des actions mondiales. Cela reflète l’amélioration de l’activité économique et la première baisse des taux par la banque centrale. Notre intérêt se porte sur les valeurs de croissance et de qualité aux Etats-Unis tandis qu’en zone euro, notre opinion est plus équilibrée entre valeurs décotées, valeurs plus sensibles aux variations du cycle économique et valeurs des secteurs défensifs (moins sensibles à la conjoncture) qui tirent plus pleinement parti des de la baisse des taux d’intérêt.

 

Stratégiquement, nous conservons une préférence pour le portage obligataire (obligations détenues sur le long terme). En clair, les taux de rendement offerts actuellement par les obligations de bonne qualité du secteur privé libellées en euros nous semblent attractifs dans un cadre stratégique de baisse de taux de la BCE sur les années qui viennent. Plus tactiquement (à plus court terme), nous trouvons également que les taux de rendement des obligations gouvernementales des pays développés pourraient être amenés à baisser et ainsi nous privilégions une exposition sur ce segment. Les incertitudes sur le rythme de desserrement des taux par les principales banques centrales, couplées à la récente détente des rendements, impliquent néanmoins une approche prudente dans cette exposition. Enfin, nous gardons toujours un intérêt stratégique marqué sur l’ensemble de la dette émergente mais cette position doit être plus prudente à court terme face à la résilience actuelle du dollar contre l’ensemble des devises.

Le contexte électoral dans plusieurs pays en 2024 (États-Unis, Royaume-Uni, France, ...) pourrait avoir une influence sur les marchés financiers au cours du deuxième semestre de cette année. Nous ne manquerons pas de vous tenir informés au fur et à mesure de ces évolutions.

Achevé de rédiger le 18 juin 2024.

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